Le GERDAL c’est quoi ?

Un objet central de recherche : l’évolution des pratiques et des modes de production en agriculture, et la production de connaissance pour l’action.

De statut associatif, le Gerdal regroupe des chercheurs en sciences sociales et des praticiens du développement agricole et du développement territorial. A l’interface entre le monde de la recherche et celui du développement, le Gerdal mène depuis plus de quarante ans des travaux sur les dynamiques de changement et de production de connaissances pour l’action, dans les métiers de l’agriculture. Partant d’une analyse critique d’une conception de la connaissance basée sur une division du travail entre « ceux qui pensent » et « ceux qui mettent en œuvre », ils visent à comprendre comment les agriculteurs prennent part à l’évolution de leurs activités et de leurs modes de production, en lien avec les problèmes auxquels ils sont confrontés et les demandes qui leur sont adressées. Quels processus de production et de transformation des connaissances pour l’action portent ces transformations ? Comment s’y opère la confrontation des formes de connaissance (scientifique et pratique) entre chercheurs et/ou techniciens et agriculteurs ? Sur quelles dynamiques sociales reposent ces processus d’innovation, notamment le rôle des réseaux de dialogue et des groupes ?

Une perspective d’action

Les travaux du Gerdal s’inscrivent clairement dans une perspective d’action et autour d’un but : renforcer les capacités d’initiative et d’innovation des acteurs, notamment ceux qui sont moins bien placés socialement et ont le moins accès à la parole. En mettant à jour les dimensions tout à la fois cognitive et sociale des processus de changement, et en quoi elles sont indissociables, ces travaux offrent des perspectives nouvelles sur comment accompagner/favoriser ces processus d’innovation, tout en limitant les effets de sélection.

En partenariat avec des organisations professionnelles, des équipes de développement et de recherche dans des contextes et autour de problématiques variés, le Gerdal a mis au point et expérimente des dispositifs d’intervention et des outils de méthode, fondés sur une relation « symétrique » entre techniciens (conseillers / animateurs) et agriculteurs, entre mondes de la science, des techniques et de la pratique. S’appuyant notamment sur les dynamiques collectives, ils visent à créer les conditions d’une coopération créative et productive entre pairs ou entre acteurs de points de vue différents pour formuler et résoudre des problèmes complexes.

Des interventions adaptées à chaque contexte

Au fil des années le GERDAL a ainsi été amené à travailler (au Nord et au Sud) avec une grande diversité d’institutions, d’acteurs et de réseaux, dans le monde de la recherche et du développement agricole (INRA, ESA et Institut Agro, Chambres d’Agriculture, réseau Civam, associations de producteurs, réseau Trame, CUMA, coopératives, etc.), mais aussi avec des collectivités territoriales, des syndicats de bassins versants, des parcs naturels régionaux, des CPIE, etc., pour traiter de questions, elles-mêmes très diverses, concernant l’évolution des pratiques agricoles en lien avec des enjeux sanitaires et environnementaux (protection des ressources naturelles comme l’eau ou la biodiversité, diminution de l’usage des antibiotiques en santé animale…), l’articulation entre dynamiques urbaines et maintien de l’agriculture, les modes de commercialisation des produits et les relations entre agriculteurs et opérateurs des filières, ou encore le développement social local.

Quels que soient les contextes, l’expérimentation de démarches d’intervention va de pair avec la mise en place de moyens d’analyse permettant à la fois de comprendre les situations dans lesquelles peut s’inscrire l’intervention pour en adapter les contours, et d’analyser au fil de l’intervention les résultats, les interactions avec les dynamiques sociales locales, ainsi que les difficultés rencontrées. Ainsi par exemple les processus d’éclatement, d’émergence de nouveaux clivages, à l’œuvre au sein du -des- mondes agricoles obligent à questionner les effets de l’intervention de développement sur de tels processus.

Les conditions d’exercice des métiers du développement agricole et local, un domaine de recherche

Ces travaux et démarches de recherche action, menés en partenariat avec les équipes d’agents qui interviennent sur le terrain, permettent une réflexion continue, depuis plus de quarante ans et avec le recul correspondant, sur l’évolution des métiers et compétences du développement agricole et local, de façon à inscrire les propositions de méthode dans les réflexions en cours, notamment autour des questions d’ « accompagnement » des transitions.
Malgré la prédominance des discours autour de la « participation », de la « co-construction » ou « co-conception », les agents se heurtent souvent à des difficultés pour ancrer de telles notions dans les réalités concrètes de leurs contextes et conditions de travail, et y voir clair sur ce que cela peut signifier concrètement. La mise en place de lieux et temps de réflexion permettant de prendre du recul et de questionner en pratique ces notions, en termes de position et de compétences de l’agent, de prise en compte des dynamiques agricoles locales, de conditions de méthode, ou encore de conditions institutionnelles, fait partie intégrante des dispositifs expérimentaux appuyés par le Gerdal.
Parallèlement la question des marges de manœuvre et d’initiative des agents de développement, constitue un champ de réflexion et de recherche à part entière : comment les agents, pris dans des logiques d’appel à projets, placés souvent en concurrence les uns avec les autres, soumis à des normes et règles d’évaluation pré définies, dépendants de moyens rarement extensibles, s’y prennent pour adapter au mieux leur travail aux réalités auxquelles ils sont confrontés sur le terrain ?

Les activités du Gerdal associent de façon étroite

  • la recherche,
  • l’appui méthodologique et l’expertise pour la mise en place de dispositifs d’action,
  • la formation

L’équipe

Fondé par Jean Pierre Darré, Bruno Lemery et Roger le Guen, en 1983, rejoints par Marcel Jollivet et Claire Ruault en 1989, le GERDAL est une association qui réunit des chercheurs et enseignants en sciences humaines et sociales, ainsi que des responsables de programmes de développement, qui mènent des travaux dans les domaines de l’agriculture, du développement agricole et du développement local.

Cette équipe est actuellement composée de :

  • Roger Le Guen : sociologue, professeur émérite à l’ESA d’Angers. Président du GERDAL.
  • Claire Ruault : sociologue. Coordinatrice du GERDAL, chargée de recherche et responsable des activités de formation. Professeur intervenante à l’IRC (Institut des Régions Chaudes de Montpellier Supagro
  • Etienne Anginot : ingénieur agricole, conseil en développement et coopération en pays lusophones
  • Jacqueline Candau : sociologue, directrice de recherche à l’INRAE Nouvelle Aquitaine Bordeaux, UR « Environnement, territoires en transition, infrastructures et sociétés »
  • Marion Diaz : sociologue, Ingénieure Pédagogique, Institut Agro Rennes Angers
  • Laurent Dietsch : agronome, conseil en développement et coopération, Gerdal et Tero, ancien coordinateur AVSF Amérique Centrale et professeur à la UCA de Managua (Nicaragua).
  • Carole Lambert : agronome, (Institut agro Montpellier, service DEFIS)
  • Bertille Thareau, sociologue, enseignante chercheure à l’ESA d’Angers (LARESS)
  • Christophe Soulard : géographe, INRAE, chef du département ACT (Sciences pour l’action, les transitions, les territoires) INRAE Montpellier UMR innovations.

Contacts

Siège du GERDAL : 75 Bis rue du Quinconce, 49100 ANGERS
Adresse administrative : 4 La Houdinais, 35160 Le Verger . Tel : 02 99 07 98 68
Contact : c.ruault.gerdal@wanadoo.fr ou gerdal2018@gmail.com

Une grande diversité de partenariats

Les travaux de recherche, de recherche action, d’expérimentation de dispositifs d’intervention et d’appui au développement associent autour de cette équipe de nombreux partenaires qu’il s’agisse d’organismes de la recherche et du développement agricole et territorial, ou de la formation. Ces partenariats ont évolué et se sont diversifiés au fil du temps. Parmi les plus importants on peut citer :

  • des chercheurs et enseignants de l’INRAE, l’ESA d’Angers, AgroSup Dijon, l’Institut agro Montpellier (Institut des Régions Chaudes et le service DEFis), avec lesquels des partenariats ont été construits dès la création du Gerdal et se poursuivent aujourd’hui ;
  • des membres des instituts techniques (institut de l’élevage, ITAB…) ;
  • des chercheurs et agents de développement du CIRAD, du GRET, de L’ISABU au Burundi ;
  • des cadres, agents de développement et responsables professionnels de nombreux organismes de développement en France et dans les pays du Sud, tels que : des Chambres d’Agriculture, des CIVAM, des associations de producteurs, des coopératives …
  • des parcs naturels régionaux (PNR de Chartreuse, PNR des Caps et Marais d’Opale), des CPIE (Maison de la nature de Belle Ile en Mer, CPIE du marais Charentais…) ;
  • des élus et agents de collectivités territoriales en zone rurale et urbaine (notamment : Angers, Dijon, Le Mans, Nantes, Rennes, Montpellier …), et de syndicats de bassins versants ;
  • des CFPPA et des lycées agricoles, notamment aujourd’hui autour de l’évolution des contenus de formation en lien avec le programme « enseigner autrement pour produire autrement, et dans le cadre du renforcement des liens entre élèves ou étudiants et groupes d’agriculteurs engagés dans la transition agroécologique ;
  • dans les pays du sud des partenariats avec des écoles d’agriculture et universités ont été menés pour concevoir et expérimenter des parcours de formation d’agents de développement rural, avec l’ENA de Mekhnès au Maroc, la UCA de Managua au Nicaragua, INTA en Argentine, l’Université de Ouagadougou au Burkina.

Le Gerdal compte aussi un réseau d’adhérents qui suivent ses activités et contribuent aux travaux de recherche et à leur mise en débat.

Un peu d’histoire

Cette section est en cours de rédaction…