Les processus de changement technique peuvent être observés et analysés en d’autres termes que ceux qu’imposent les visions « concentriques » de la société, selon lesquelles la connaissance se diffuse de centres producteurs vers la multitude périphérique des exécutants. Les transformations techniques ne sont ni le simple produit d’effets de diffusion, ni le simple produit de logiques techniques ou technico-économiques, ou de rapports macrosociologiques. Elles sont aussi le produit d’interactions sociales, s’inscrivant dans des systèmes de relations relativement stables. L’adoption d’une technique nouvelle, introduite par les agriculteurs dans le système existant est aussi un processus de négociation, et non pas simplement un transfert et une acquisition. Nous montrons, sur la base d’études empiriques réalisées dans des villages en France, qu’il existe une corrélation entre, d’une part les caractéristiques morphologiques des systèmes sociaux de dialogue et d’interinfluence, décrits avec les moyens de l’analyse des réseaux sociaux, et d’autre part les modalités selon lesquelles les idées et les façons de faire se perpétuent, se transforment, s’adaptent, s’unifient ou se diversifient dans un groupe.
Référence :
Darré J.P., Le Guen R., Lémery B., 1989, Economie rurale n°192-193, Juillet -Octobre 1989, pp, 115-122
Type de document :
Article dans revue
Nom de l'ouvrage / revue :
Economie rurale n°192-193, Juillet -Octobre 1989, pp, 115-122
Editeur :
Année :
1989
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