Journée d’étude du 30 novembre 2023 – Paris

• des politiques publiques nationales et européennes faiblement structurantes (les questions de liens agriculture-santé, agriculture-environnement, effets du changement climatique, mais aussi de concurrences marchandes, ne sont pas véritablement traitées) ;
• des tensions et disjonctions entre différentes forces à l’œuvre : segmentation croissante et intégration du métier d’agriculteur par les stratégies des firmes amont-aval ; pressions accrues sur la compétitivité; demandes/injonctions émanant de collectivités territoriales, d’agences de l’eau, d’acteurs associatifs…, au nom de la protection des biens communs et de la transition agroécologique, mais découplées des dynamiques des filières.Dans ce contexte, comment les agriculteurs s’y prennent-ils pour définir ce qu’il convient de faire, y voir clair sur les choix d’activités et de modes de production, avec quelles marges de manœuvre et possibilités d’initiatives ? Comment les agriculteurs arrivent-ils – ou non – à se positionner dans des débats parfois chaotiques, sur fond de tensions de plus en plus perceptibles au sein du monde agricole et avec le reste de la société, voire de violence politique et sociale ? Qu’est-ce que cela révèle des transformations à l’œuvre de leurs métiers ? Comment les formes de sociabilité et d’organisation entre agriculteurs, ainsi que leurs liens avec les multiples acteurs qui interviennent sur ou autour de l’agriculture, s’en trouvent –elles reconfigurées ?Du côté des agents de développement, et alors qu’on assiste à une fragmentation du monde du conseil toujours plus forte, qu’est-ce que peut signifier faire du développement agricole aujourd’hui? Comment se reconfigurent des façons d’exercer leurs métiers, ainsi que leurs réseaux et institutions ? Comment peut-on analyser les difficultés auxquelles sont confrontés ceux qui ont en charge « d’accompagner » la transition agroécologique ?

Contenus et dynamique de travail :

La réflexion autour de ces questions (et d’autres), s’appuiera sur des études de cas, des travaux de recherche action et des dispositifs d’action locale menés en partenariat avec différents acteurs sur une diversité de territoires et autour de différentes thématiques.

S’adressant à la fois à des chercheurs, des agents de développement, des enseignants et formateurs, cette journée s’inscrit dans une double perspective :

• aider à définir des directions de recherche pour les années à venir autour des mutations à l’œuvre dans les métiers de l’agriculture et les dynamiques socio professionnelles,
•  tout en réaffirmant –et renouvelant- une certaine façon de faire de la recherche : pour et par l’action, au travers d’une implication avec les acteurs du développement, et au plus près des dynamiques et processus observables localement dans des situations données.

Programme :

Le programme ci-dessous combine des temps de présentations et d’échange pour approfondir la réflexion et élaborer des propositions qui mobilisent les expériences, connaissances et analyses des participants selon une diversité de points de vue.

– « Les agriculteurs dans la tempête. Des métiers et des dynamiques socioprofessionnelles à l’épreuve » par Roger Le Guen (Président du GERDAL et Claire Ruault (coordinatrice du GERDAL) – (Télécharger ici)

– « Des agriculteurs dans la tempête : des changements à bas bruits » par Lucie Dupré (INRAE, UMR Cesaer), Sandrine Petit (INRAE, UMR Cesaer), Nathalie Joly (Institut Agro Dijon, UMR Cesaer) – (Télécharger ici)