Accompagner les collectifs locaux face à l’impératif de la transition écologique
La mobilisation d’un nombre croissant de citoyens, d’acteurs professionnels et politiques autour des défis environnementaux et climatiques aujourd’hui formulés en termes de menaces pour l’avenir de l’humanité entraîne une multiplication des interventions de développement au nom de ce qu’il est convenu d’appeler la « transition écologique ». Légitimée par les travaux des scientifiques et par les orientations de politiques publiques, la question écologique se trouve ainsi placée au cœur de nombreux projets et dispositifs d’intervention en direction du monde agricole.
« Accompagnement au – ou co-construction du – changement », « appui à la transition écologique », « mobilisation et animation de collectifs en transition »… : les expressions abondent, mais au-delà de ces manières de désigner l’intervention de développement, on peut s’interroger sur ce qui est spécifique ou non dans la posture de l’accompagnement, ainsi que dans la manière dont sont conçues les relations entre agents de développement et agriculteurs (ou autres acteurs de terrain). En quoi l’objet qui est désormais au cœur de ces projets et actions de développement, à savoir une transformation profonde des manières de produire, de commercialiser, de consommer, questionne la posture des agents de développement, les méthodes et outils qu’ils mettent en œuvre ? Le travail en collectif (groupes d’agriculteurs, collectifs pluri-acteurs…) est fortement encouragé dans les appels à projet ; pourtant le nombre d’agriculteurs participant à des groupes reste minoritaire et les animateurs expriment souvent des difficultés à les « mobiliser ». Comment analyser ces difficultés vécues par les agents ? Qu’est-ce
qu’elles disent de l’évolution des dynamiques socio professionnelles agricoles, de la façon dont les agriculteurs se situent face à ce qu’ils ressentent souvent comme une remise en question de la légitimité de leur métier et de leur place dans le système des relations entre les différents acteurs (collectivités locales, associations, etc.) mobilisés en faveur de la transition écologique ?
Lors de cette journée, nous vous proposons d’échanger sur ces questions, à partir d’expériences d’appui à des groupes locaux dans différents contextes et autour de différentes problématiques, et en réinterrogeant les fondements de l’approche du GERDAL.
L’après-midi sera dédiée à des ateliers centrés sur des échanges de pratiques d’animation/accompagnement/conseil collectif.
« Accompagner les collectifs locaux face à l’impératif de la transition écologique »
Journée d’étude du Gerdal, le 18 Octobre 2019 à Paris de 9h à 16h30
PROGRAMME
9h : Accueil, café, inscriptions
9h30 – 10h00 : Exposé introductif : Accompagner la transition agroécologique, nouvelle sémantique et/ou renouvellement de l’appui au développement et des approches du changement en agriculture ? Une mise en perspective. Roger Le Guen et Claire Ruault
De la prescription à la co-conception de nouveaux modes de production: questionner la notion d’ « accompagnement » du changement à partir des fondements sociologiques des processus d’innovation et de l’histoire de la relation de conseil en agriculture.
10h00 – 12h30 : Retours d’expériences sur des situations d’accompagnement de collectifs
– Evolution des pratiques agricoles en lien avec les enjeux environnementaux et de valorisation des produits (Gerdal), Marion Diaz.
– Renouvellement de l’agriculture et de l’élevage pastoral en territoire périurbain (Partenariat INRA, Commune St Dionizy, Chambre d’Agriculture du Gard, Métropole de Montpellier, Gerdal) – Annabel Rixen, Nabil Hasnaoui Amri, Claire Ruault
– Pérennité de l’élevage et relocalisation de la filière laitière à Belle Ile (CPIE, Chambre d’Agriculture du Morbihan, Gerdal) – Mary-Anne Bassoleil, Pascale Guillermic, Claire Ruault
– Appui aux pratiques piscicoles paysannes à Madagascar (APDRA, TERO, Gerdal), Laurent Dietsch
14h00 – 15h30. Ateliers : confrontation de ces expériences aux pratiques et expériences des participants, autour de plusieurs questions transversales et en donnant une place centrale aux méthodes: construction du partenariat, organisation du dispositif d’intervention, méthodes et outils de l’animation des collectifs …
A. Comment articule-t-on un objectif de politique publique (« préservation de la qualité des ressources naturelles, approvisionnement des cantines en produits locaux/bios, gestion d’espaces naturels… ») avec une démarche fondée sur la définition des problèmes à traiter et la co- construction des solutions avec les acteurs concernés ?
B. Le recours à l’expertise en situation d’accompagnement : comment s’y prendre pour que ce recours soit utile à la production du groupe ?
C. Entre objectifs du commanditaire/financeur et ceux des acteurs qu’on accompagne, comment gérer les injonctions contradictoires? Quel type de postures adopter pour conduire l’intervention? Comment construire des partenariats institutionnels qui permettent de renforcer la cohérence de l’intervention sur le terrain ?
D. Dans une situation impliquant des positions d’acteurs hétérogènes, comment concevoir et organiser un dispositif de travail productif et qui permette de réduire les asymétries de pouvoir ?
15h30 – 16h00. Retour en plénière : points saillants issus des ateliers et conclusions de la journée
Exposés présentés au cours de la journée :
– Exposé Introductif : Accompagner la transition écologique, nouvelle sémantiques ou renouvellement des approches du développement agricole ? Claire Ruault, Roger Le Guen – Gerdal (Télécharger ici)
– Évolution des pratiques agricoles en lien avec les enjeux environnementaux et de valorisation des produits. (Gerdal).
Un groupe sur la valorisation de pratiques herbagères en agriculture biologiqueL’apport d’information au service de la réflexion Marion Diaz. (Télécharger ici)
– Renouvellement de l’agriculture et de l’élevage pastoral en territoire périurbain (Partenariat INRA, Commune St Dionizy, Chambre d’Agriculture du Gard, Métropole de Montpellier, Gerdal) – Annabel Rixen, Nabil Hasnaoui Amri, Claire Ruault. (Télécharger ici)
– Pérennité de l’élevage et relocalisation de la filière laitière à Belle Ile (CPIE, Chambre d’Agriculture du Morbihan, Gerdal) – Mary-Anne Bassoleil, Pascale Guillermic, Claire Ruault.
– Appui aux pratiques piscicoles paysannes à Madagascar (APDRA, TERO, Gerdal), Laurent Dietsch. (Télécharger ici)
Synthèse des ateliers
Points saillants issus des ateliers et conclusions
Rappel des questions abordées dans les quatre ateliers :
Atelier A. Comment articule-t-on un objectif de politique publique (« préservation de la qualité des ressources naturelles, approvisionnement des cantines en produits locaux/bios, gestion d’espaces naturels… ») avec une démarche fondée sur la définition des problèmes à traiter et la co- construction des solutions avec les acteurs concernés ?
Atelier B. Le recours à l’expertise en situation d’accompagnement : comment s’y prendre pour que ce recours soit utile à la production du groupe ?
Atelier C. Entre objectifs du commanditaire/financeur et ceux des acteurs qu’on accompagne, comment gérer les injonctions contradictoires? Quel type de postures adopter pour conduire l’intervention? Comment construire des partenariats institutionnels qui permettent de renforcer la cohérence de l’intervention sur le terrain ?
Atelier D. Dans une situation impliquant des positions d’acteurs hétérogènes, comment concevoir et organiser un dispositif de travail productif et qui permette de réduire les asymétries de pouvoir ?